J'y vais, tant pis! (in memory of Casser la voix)

Parlons des objets.

Nous sommes dedans en tant que corps organiques, nous sommes au monde.

Mais qu'en est-il de la pensée? Pouvons-nous l'isoler de toute matérialité, en faire une âme au sens religieux du terme, un principe immatériel ou au contraire pouvons-nous lui assigner un lieu, un espace?

Si elle est immatérielle, elle n'a pas à être située. Pour autant, et même en ce cas, elle se saisit d'elle-même comme intériorité, comme subjectivité depuis Descartes notamment. Elle se réfléchit donc elle-même, comme intériorité,dans son rapport à un dehors supposé.

Ce dehors supposé, c'est le monde comme matière ou tout au moins comme image (sans prétention donc à prouver l'adéquation de la perception comme rapport vrai à un objet-matière).

La pensée est au sein de ce monde donc, elle a affaire avec lui et les objets-images. Elle les habite si bien que l'on peut dire que chaque objet contient au coeur de son être une destinée humaine comme projet, nous sommes la vie du monde.

Comme des poissons dans l'aquarium, des gens dans un avion. Nous sommes absolument dedans, nos dehors ne sont que relatifs. Nous ne pouvons que sortir de la pièce ou de la scène.

Et maintenant (oui juste maintenant!), ça part en couille, je ne cherche rien à affirmer, juste à dire, juste "casser la voix"!

La transcendance, Dieu ou simplement la mort, c'est proprement cela, un dehors possible.

L'ultime poupée russe, l'ultime Matriochka, celle qui contient la série de droit infinie est vue, perçue d'un dehors. Ce regard transcendant, c'est la limite, la possibilité logique d'un dernier terme qui évite la regression à l'infini des contenants/contenus.

La matière c'est ce qui est essentiellement contenu. Nous avons l'oeil sur les poissons dans l'aquarium. Ils vivotent comme nous. Nous bornons leur univers, pouvoir transcendant de l'allocation d'une limite.

Qui nous voit quand nous sommes tous contenus dans un avion par exemple? Nous sommes des contenus alors, nous n'avons plus de dehors possible. Toute extérioritée est mort ici.

L'absoluité du dehors est notre fin.

Nous assignons nous-même un dehors relatif aux objets que nous considérons, par exemple je peux sortir la poupée de la chambre.

Il doit bien falloir alors aussi que les objets-images (toujours) nous assignent à leur tour des limites et finalement une forme tout comme le monde n'existe que comme 'regardé' par la Lune.

Nous considérons ici les autres humains comme supposés, non encore constitués analogiquement comme sujets percevants, êtres pensants.

Les objets à ce stade archaïque au sens strict nous envisagent. Cette peur est d'ailleurs listée par Freud comme peur archaïque d'une vie secrète des objets, c'est le concept d'inquiétante étrangeté (voir Chuky). Les objets nous regardent, nous nous constituons, nous nous incorporons dans ce rapport à notre environnement perceptif.

Tout comme le fait le petit soldat de plomb qui regarde sa danseuse dans le conte d'Andersen, assigner une vie intérieure aux choses, c'est s'allouer une chance de sortie, un dehors relatif et l'assignation d'une forme, une limitation dans l'espace. C'est la fin d'une expansion infinie supposée de notre matière.

Pourtant, si la matière est le sans-dehors absolu, nous sommes alors absolument dedans, contenus.

Telle est notre place dans l'avion, plus de dehors relatif, le dehors c'est la dissolution. Nous sommes face à l'absoluité d'un dehors, notre fin possible comme matière, un mystère, une angoisse (?).

Si par la matière, comme corps, nous occupons un espace et nous faisons monde, alors par la pensée, comme mémoire, nous occupons le temps et nous nous constituons comme êtres pensants, comme subjectivité.

Mais cette mémoire et ce temps ne sont toujours que le vécu d'un corps dans le monde. Le monde n'a pas de dehors et absolument (j'ai envi de l'affirmer et peut-être en ai-je donné quelques indices?).

Rien ne vaut donc de se sacrifier à ce dehors fantasmé, nous trouverons bien le salut, un sens à nos vies simplement, dans l'infinité de la matière!

Putain, vous allez bien me chambrer, je l'aurai bien cherché en même temps! On s'était dit rendez-vous dans dix ans, même jour, même...

Commentaires (1)

1. YODA 23/02/2015

"Maîtriser la force tu dois ..."

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