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Un soulèvement général

 

Alberola scier la branche sur laquelle on est assis 2006

A cause d'un mercredi travaillé pour faire 'le pont' et célébrer 'l'ascension' du corps du Christ (principe matériel) au Ciel, je n'ai pas 'trouvé' le temps, dit-on (comme si ce dernier était disponible, là, étendu devant nous comme une nouvelle ressource à exploiter!), pour écrire un commentaire d'actualité comme il est d'usage le mercredi.

C'est une entorse aux règles que je m'étais fixées et je mérite en ce sens une sanction à la hauteur de la faute. Kim-Jong-Un, président de l'idyllique Corée du Nord aurait probablement souhaité une exécution pour cela. En effet, celui-ci, faisant état de sa légendaire sagesse, vient d'ordonner la mort de son ministre de la Défense pour s'être assoupi durant une revue militaire.

Le ministre en question a été éliminé au canon antiaérien! Seul, dans un terrain militaire, ce dernier s'est envolé en fumée. Ce fut un peu son week-end de l'ascension à lui.

Malgré le tragique de l'histoire cela recèle, avouons-le, un 'quelque chose' de comique, mais quoi précisément?

C'est la démesure des moyens employés, l'hybris (ou hubris) que les philosophes grecs considéraient comme la pire des tares politique. Elle relève de l'orgueil et c'est elle qui pousse au crime. Les grecs lui opposaient la tempérance qui est cet effort sur soi afin de freiner ses propres passions et inclinaisons ainsi que la prudence (ou phronesis), toutes deux vertus politiques essentielles.

Tempérance et prudence dont manquent apparemment de façon pathétique les dirigeants coréens!

Utiliser une batterie antiaérienne pour tuer un homme alors qu'il suffit de si peu, revient à afficher l'arbitraire, ici assumé, de l'exercice du pouvoir, c'est Néron incendiant Rome pour accompagner son chant (il avait un joli brin de voix paraît-il!) ou ordonnant à son conseiller et ancien précepteur Sénèque de se suicider.

N ron devant l incendie de rome

Je prédis (et je le souhaite évidemment) que les jours de ce régime politique sont comptés car agir ainsi revient à scier la branche sur laquelle on est assis. Cela ne peut durer.

C'est d'ailleurs aussi, je crois (et j'espère?), le destin du néocapitalisme ou capitalisme mondialisé. Un système autonome, autorégulé, robotisé, numérisé, qui détruit la planète et décime la majorité des vivants qu'elle transporte sur son orbite.

Ce système est comme l'épouvantail (scarecrow) dans Le Magicien d'Oz (1939) de Victor Fleming, il n'a pas de cervelle! Il n'y a plus personne aux commandes, la scie est électrique et nul ne sait plus (c'est la face kafkaïenne du capitalisme) où se trouve la prise à laquelle elle est branchée. Certains peut-être, sûrement même, y trouvent leur compte (au sens strict) et contribuent à la camoufler.

Le capitalisme dont le seul objectif est la défense de la propriété, sa prospérité et son développement, est comme le Scarecrow qui protège son champ des supposés rapaces sans lui-même en bénéficier si ce n'est dans l'immédiateté de son existence humaine.

 

"On peut être éloquent sans cervelle!" déclare Scarecrow. Cela me semble très juste et ça représente la plupart des discours politiques contemporains. L'action sans réflexion ou la "science sans conscience [qui] n'est que ruine de l'âme" pour reprendre le mot de Rabelais.

"L'âme du Monde" (Timée), chère à Platon, que les défenseurs de la seule propriété au détriment du reste, détruisent et saccagent.

Attention toutefois à ne pas confondre l'action et la spontanéité pulsionnelle. J'entends par action, précisément, un acte qui n'a pour but que la satisfaction de son propre intérêt, quelque chose comme une conscience l'accompagne mais il n'a pas une vision à long terme de ses propres conséquences. Le contraire donc de ce que nous avons défini ailleurs comme spontanéité.

Le système capitaliste est cet acte pur qui a oublié sa provenance et sa destination, qui fonctionne sans se réflechir et qui galope comme un cheval fou qui court à sa perte, qui scie la branche...

Il existe toutefois encore des vieilles branches que le capitalisme n'a pas su ni pu scier (celui de droite évidemment!):

 

Castro

 

Castro a su résister aux USA et à l'Empire (règne du capitalisme) dont parle Toni Negri dans le livre du même nom. Les moyens employés furent cependant évidemment très contestables! = Totalitarisme.

Que faire alors pour lutter contre l'Empire ou capitalisme mondialisé?

Certains pensent que nous n'avons tous déjà plus de cervelle pour penser ce changement. La pensée ne précède plus l'acte, c'est peut-être cela la Realpolitik.

Il faudrait donc, en ce sens et dans ces conditions, en passer par un acte de destruction de l'Empire, un acte non-violent j'entends, tant que la constitution (droits de l'homme) et la loi qu'elle légitime sont respectées en tout cas. Destruction de l'Empire en vue de la construction d'un nouvel avenir politique à partir des cendres de ce dernier.

L'action avant la réflexion donc car nous sommes devenus (c'est irréversible?) des épouvantails. Brûler nos champs et resemer?

Julien Coupat accusé de terrorisme à cause d'un livre (L'Insurrection qui vient du Comité Invisible que l'on trouve en téléchargement libre) et d'un supposé sabotage de caténaire sur les voies de la SNCF visant la 'chute de l'état' par métastase des actes de révolte (et nullement par idéologie ou convictions politiques car nous sommes sans cervelle, je vous le rappelle à juste titre, des bloom), appelle à un "soulèvement général".

H 4 1547959 1243144000

Il a sûrement raison.

Nous sommes des épouvantails et je vous rappelle aussi que les corbeaux sont très intelligents (voir L'intelligence des corbeaux)...

L'insurrection qui croît, crow, croa...

 

Commentaires (1)

1. Cyrille 15/05/2015

"hasta siempre, commandete"...

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