Créer un site internet

cité sauvage 1963-1973

Cite sauvage

Cité sauvage est écrit à partir de 3 histoires qui relatent toutes une époque de New-York. EN 1944, la machine à récolter le cotton est inventée. Les agriculteurs n'ont d'un coup plus besoin d'une main d'oeuvre bon marché. Une énorme vague de noirs américains quittent les grandes plantations du Sud ségrégationnistes et partent pour les grandes villes qui ne sont absolument pas préparées à recevoir autant de monde. Pas de plan social, pas de logement, aucune anticipation.  Toutes les grandes villes du Nord ( New- York , Boston, Detroit,  Philadelphie, Alboussière ) dans les décennies qui suivent sont prises d'assauts. English nous donne un récit des conséquences

Le livre est très documenté par des témoignages, des extraits de livre mais c'est fait comme un roman et c'est pas du tout ennuyeux à lire, même si c'est un pavas de 650 pages. English nous décrit les relations entre la police ( NYPD )et cette population nouvelle arrivante dans un monde qu'elle ne connait pas et qui ne peut accéder à une vie normale pour diverses raisons. Ajoutez à l'explosion des stupéfiants, le racisme de la machine judiciaire, la corruption institutionnalisée de la police,  la faim, plus la non éducation et vous allez avoir un univers chaotique, celui de New-York dans les années 63 à 73. 

Le bouquin suit trois histoires principales:

Celle de George Whitmore, dans le rôle du meurtier bouc émissaire dans une célébre affaire criminelle.

Celle de Bill Philips, policier corrompu qui utilise son badge de la NYPD pour s'enrichir sur le dos des pauvres.

Celle de  Dhoruba Bin Wahad, membre historique des Black Panther.

L'interet de ce livre est de comprendre les différentes positions hiérarchiques de chaque communautée,  je n'aime pas ce mot,  mais il s'agit bien de cela, celle des institutions des blancs et celle de la communautée noire. Cette dernière est non éduquée, non organisée et violentée. Avec un cocktail comme ça,  l'émeute est très proche.  Ils sont fiers et veulent se faire reconnaitre comme égaux. C'est le fameux  "Say it loud!! I'm black and i'm proud"" de James Brown ( dis le fort, je suis noir et fier ). Rien que dans cette phrase, on comprend mieux les difficultées que les noirs ont eu à se rassembler pour organiser le mouvement des droits civiques puis  des Black Panthers beaucoup plus radicaux qui réclamaient le " Black power ". Ils ont du s'éduquer, se révolter contre toute la violence psychologique qu'on leur infligeait, lutter contre le syndrome de Stockholm, reprendre confiance, s'aimer, se respecter et ils l'ont fait! Franchement chapeau!!!! Belle leçon de résilience.

Il y a une phrase de Malcolm X que j'aime bien : " every time you beg to a man to set you free, you'll never be free. Freedom is something that you have to do for yourself  " la liberté est quelque chose que tu dois prendre , elle ne se demande pas"   Comme il voulait pas leur donner ils l'ont prise mais partiellement, et c'est fragile.  Il y a qu'a voir ce qui se passe en Illinois ces derniers temps. Les différentes discours de Malcom X parlent de sujets qui sont toujours d'actualité. Même si le personnage n'était pas très clair sur certains points, notamment les races,  c'est intéressant. N'importe comment c'est un exemple de lutte et de réflexion.

 

Quand je lis un livre  historique, j'aime bien écouter les musiques  et mater des films qui traitent du sujet. Je me plonge mieux dans l'époque.

Je vous mets deux morceaux, un de Stevie Wonder et un autre de Gill Scott Héron, ce dernier est un peu en train d'être oublié, c'est un écrivain, poète et musicien américain d'Amérique du Wild Wild West,  c'est génial. Il a un peu mal tourné. Je mettrai un autre morceau de musique de lui dans le nouveau " morceau du moment "Tous les deux étaient activistes par leur musique durant cette période..

Mon morceau préféré de Stevie Wonder en dernier, j'écoutais ça adolescent, j'en ai toujours la chair de moule, j'adore l'énergie qu'il y met et sa voix est à tomber sur ce morceau, à écouter les yeux fermés une fois de plus. Les paroles sont très politiques et dénoncent exactement ce dont English parle. Je vous recommande tout l'album dont est issu le titre c'est "innervision", le meilleur de Stevie Wonder pour moi avec " Song in the key of life "  et "Fullfilingness's first finale ". Il a pas mal fait dans le sentimental dans ses albums mais ces trois là sortent vraiment du lot.

 

Si vous avez envie d'un petit film, il y a bien sur " Mississippi burning " de Parker mais c'est le coté plus rural et il y a Serpico Serpicode Sydney Lumet,  le gars qui a réalisé 12 hommes en colère, il a beaucoup tourné à Grand Santi ( Merci Dom, Véro et l'ami Phil Roy Rogers véritable vidéothéque hyper sélective, pour nous avoir fourni en bon film durant cette période Sourire)  avec Al Pacino en acteur principal.  Il traite beaucoup de la difficulté de dénoncer et arréter cette corruption dans la police de New-York pendant cette période.

 

Je vous souhaite une bonne immersion dans un morceau de l'histoire si vous en avez envie.

Commentaires (1)

1. Nico 25/03/2015

La longue émancipation des afro-américains! Passionnante histoire, ça donne aussi les Ndjukas, le reggae, le rap dont le Jazz est l'étincelle (Solaar), etc.
C'est l'histoire du monde. Merci pour ce travail!

Ajouter un commentaire
 

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site