Copernic et la vérité

 

Séisme à Katmandou : 

750019 panook

 

Pas beaucoup de temps à consacrer à Diaspora ce mercredi, c'est pourquoi malgré l'actualité tragique et bouillonnante, je me contenterai d'un rapide commentaire sur un texte à mon avis capital de Copernic qui implique le thème essentiel de la 'prédiction' en sciences.

La prédiction qui est un critère fondamental de scientificité d'une discipline. L'astrologie ou encore la psychanalyse (et la géologie?), par exemple, échappent à cette définition des sciences dites 'dures' en ceci qu'elles n'offrent pas de prises à la vérificabilité d'une hypothèse et à sa reproductibilité. Un expérience doit en effet être reproductible et ne pas 'tomber juste' par chance...

On observe d'ailleurs ces derniers jours, malheureusement, que les savoirs en géologie ne permettent pas de prédire avec précision, à l'échelle du temps humain, de la vitesse de déplacement de ce dernier, etc., l'imminence d'un séisme meurtrier.

Autre chose, autre image :

Cargo russe progress

On apprend ce soir que le cargo russe Progress qui devait ravitailler ISS (station orbitale internationnale), en perdition, est en chute "incontrôlable" (sic) vers la Terre et pourrait produire, lui-aussi, une sacrée catastrophe s'il tombait sur une ville. Cela reste improbable (l'eau recouvrant 2/3 de la planète et seulement 3% des terres émergées étant urbaines) mais pas impossible. Ce n'est, précisément, pas prédictible absolument. On est là dans une relative certitude, statistique.

On retrouve là les interrogations qui sont celles de Copernic au 16ème siècle. On peut se demander en effet avec lui, s'il y a du sens à rechercher une vérité absolue. Est-ce le rôle de la science et n'est-ce pas plutôt les totalitarismes théologiques qui cherchent à s'emparer de ce concept d'absoluité d'un savoir (celui d'un Dieu supposé)?

Voyons donc le texte:

Extrait de De la Révolution des orbes celestes de Copernic (1543)

 

En effet, c'est le propre de l'astronome de colliger, par une observation diligente et habile, l'histoire des mouvements célestes. Puis d'en [rechercher] les causes, ou bien — puisque d'aucune manière il ne peut en assigner de vraies — d'imaginer et d'inventer des hypothèses quelconques, à l'aide desquelles ces mouvements (aussi bien dans l'avenir que dans le passé) pourraient être exactement calculés conformément aux principes de la géométrie. Or, ces deux tâches, l'auteur les a remplies de façon excellente. Car, en effet, il n'est pas nécessaire que ces hypothèses soient vraies ni même vraisemblables ; une seule chose suffit : qu'elles offrent des calculs conformes à l'observation.

 

Le statut de la vérité en prend un coup!

Ce texte est vraiment à l'origine de notre conception moderne des sciences mais il est pour l'époque une véritable révolution. On parle d'ailleurs de révolution copernicienne! Merde alors, si on met le Soleil au centre du système solaire, les calculs concordent, tout s'imbrique parfaitement et au fond, qu'il y soit ou pas, on s'en fout (et on n'est pas condamné par l'église!), ça marche, ça explique les révolutions astrales apparentes!

On ne cherche pas une supposée vérité absolue dont la métaphysique débat de toute éternité (et remplit des bibliothèques...) mais une hypothèse, une théorie qui fonctionne, c'est-à-dire qui explique le monde. Telle est aujourd'hui par exemple la fameuse théorie du Big Bang.

Bon, je vous laisse méditer ce texte qui pourrait servir d'introduction à un manuel d'athéisme!

A la semaine prochaine si le ciel ne nous tombe pas sur la tête!

Images

 

 

 

Commentaires (1)

1. Cyrille 02/05/2015

vivement le 8 mai!!

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