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Take down the flag

 

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Quand j'ai appris récemment la terrible nouvelle de la tuerie de Charleston, j'ai pensé à mes amis de Guyane et plus largement à la possible détérioration, à l'échelle mondiale, des relations noirs-blancs consécutive à cet acte. Comment était-ce vécu outre-mer, était-ce comparable à une sorte de Charlie Hebdo ou d'Hyper-Cacher en négatif, et ce tueur, un Coulibaly en négatif ?

 

L'acte a été revendiqué et se réclame d'une idéologie raciale et suprémaciste. Est-ce du terrorisme ?

Je crois que oui mais je n'en sais rien.

 

Ce que je crois savoir :

 

Le drapeau des confédérés doit être mis en berne, cela me semble une évidence. Le drapeau de ces états du Sud qui défendaient l'esclavagisme (guerre de sécession 1861-1865) n'a plus à flotter au vent. C'est une provocation, le maintien et la prolongation d'une espèce d'esclavage mental. C'est comme si l'on plantait le drapeau de DAECH au sommet des locaux de Charlie...

 

Sur la tuerie en particulier et en général :

 

Il existe en nous une pulsion de mort révélée, notamment, par la compulsion de répétition (Freud, Au-delà du principe de plaisir). Le 'cas', analysé par Freud, d'un petit garçon jetant incessamment une bobine de fil en disant 'For' (là-bas) et 'Da' (ici) en la ramenant, en est l'illustration parfaite.

Avant l'élaboration de cette conception duelle, la pulsion était exclusivement une poussée, une énergie, une dynamique du Même vers l'Autre (le monde, pas seulement autrui). Un effort, une ouverture de soi au monde en vue d'un maximum de plaisir et dans le respect du principe de réalité (la loi, morale ou légale).

 

La pulsion de mort donc, que met à jour cette compulsion, est le contraire de la pulsion de vie ou libido. Elle est centripète, un retour du Même sur le Même, de soi à soi. Elle est de droite fondamentalement, elle est conservatrice aussi. Elle refuse le changement dans l'espace et dans le temps, elle en est la négation, elle ne veut pas de l'Autre, du monde, elle pense être auto-suffisante, c'est sa morbidité.

 

Se ronger les ongles, les tics, le toc (trouble obsessionnel compulsif), les manies, nos différentes répétitions, dans tous ces actes, la mort est tapie. Pour ma part, actuellement, avec un plaisir inavouable (jusqu'à présent), et tout à fait immoralement, j'éradique les mouches. Avec une tapette rouge, je les chasse.

 

Après ce petit élément biographique et comique, quoique grotesque, reprenons l'analyse :

 

Ce que recèle la compulsion de répétition, c'est au fond un narcissisme absolu, la clôture de soi. C'est la vaine recherche d'une identité dans un en-soi phantasmé qui ne se révèle être que néant.

Paradoxalement, nous ne serions pas si nous n'étions un néant. C'est parce que nous ne sommes rien en-soi, précisément, qu'un monde nous traverse. La conscience ou pour-soi est toute transparence, l'opacité, c'est la pierre, c'est l'objet qui n'a pas de monde.

 

Nous sommes pleinement humain, une conscience, pour-soi, non pas dans le rejet ou la négation de l'Autre mais au contraire dans son acceptation.

« Je est un autre » déclarait Rimbaud.

 

Car enfin, qu'y-a-t-il en nous sinon toujours l'Autre ?

Tenter d'exterminer cet Autre pour se trouver soi est une illusion. Il n'y a rien à trouver sinon son propre néant et le monde qui le traverse.

 

C'est ce que va découvrir le tueur de Charleston dans son isolement.

 

 

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Commentaires (1)

1. Cyrille 25/06/2015

Très beau!!
merci

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