Shoota Babylone

Extrait de l'album Homicide Volontaire d'Assassin sorti en 1995, le titre Shoota Babylone reste un des meilleurs morceaux de l'histoire du rap français à mon avis.

Il s'inscrit dans la tradition du rap conscient contrairement au titre proposé la semaine dernière (Chanson Triste de Nakk) qui représentait l'egotrip.

La chanson s'ouvre sur un rugissement de bête indéterminée suivi de percussions et d'une sorte de roucoulement ou de chant d'oiseau amazonien.

Une voix d'outre-tombe, comme si la bête rugissante de l'ouverture prenait la parole, scande alors d'une voix satanique la double injonction : "Shoota Babylone, Shoota Babylone".

C'est alors que Rockin squatt introduit sa voix aigüe et nasillarde (qui contraste avec celle de la Bête) afin de nous enjoindre à rester accrochés à la rythmique. Sachez au passage que l'un des deux samples qui composent la musique est tiré du titre Aéroplanes de Gainsbourg (L'homme à la tête de chou).

La première partie est assez egotrip : "On fume le fonk et le recrache en freestyle!" et quelques punchlines bien senties avant d'entrer progressivement dans la partie dite consciente du morceau.

Il s'agit de combattre Babylone qui représente la grande ville corrompue (le péché durant l'antiquité,le capitalisme aujourd'hui?) qui écrase les minorités et Squatt de chanter avec un flow qui se fait Reggae : "Je suis né et je vis à Babylone, là où les enfants tuent, dealent et volent..."

Détruire et rebâtir?

Smoka Babylone!